Les dangers potentiels de l’ouate de cellulose : ce qu’il faut savoir

Angélique Lastouffe
7 juillet 2023
Temps de lecture : 3 minutes
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Face à la prise de conscience croissante de l’importance de l’isolation thermique et acoustique, de nombreuses solutions ont vu le jour. Parmi elles, l’ouate de cellulose s’est imposée comme une alternative écologique aux isolants traditionnels. Toutefois, certaines inquiétudes subsistent quant à ses dangers potentiels pour la santé et l’environnement. Dans cet article, nous allons explorer les différents aspects de ces préoccupations.

La composition de l’ouate de cellulose

Pour bien comprendre les potentielles sources de danger, il est essentiel de se pencher sur la composition de l’ouate de cellulose. Celle-ci est majoritairement constituée de fibres de papier recyclé broyées, généralement issues de journaux ou de cartons. Ce matériau présente l’avantage d’être abondant et peu coûteux, tout en offrant des performances intéressantes en matière d’isolation.

Les adjuvants controversés

Cependant, afin de conférer à l’ouate de cellulose certaines propriétés indispensables à son usage, plusieurs adjuvants sont ajoutés au cours du processus de fabrication. Parmi eux, on peut notamment citer :

  • Le sel de bore, qui joue un rôle fongicide et répulsif contre les insectes ;
  • Des retardateurs de flamme, qui augmentent la résistance au feu du matériau ;
  • Des sels d’ammonium, qui améliorent également la résistance au feu et limitent les risques de moisissure.

Ces adjuvants sont souvent pointés du doigt comme étant à l’origine des dangers potentiels associés à l’utilisation de l’ouate de cellulose. En effet, certains d’entre eux peuvent présenter des risques pour la santé ou l’environnement en cas d’exposition prolongée ou d’émanations.

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Le sel de bore : un additif sous surveillance

Le sel de bore, ajouté pour ses propriétés fongicides et insecticides, est probablement l’adjuvant le plus controversé en raison de sa classification comme substance toxique pour la reproduction. Plusieurs études ont en effet montré que l’exposition à cette substance peut entraîner des problèmes de fertilité chez l’homme et la femme, ainsi que des malformations congénitales.


Toutefois, il convient de nuancer ces résultats en soulignant que les concentrations utilisées dans l’ouate de cellulose sont généralement bien inférieures aux seuils jugés dangereux par les autorités sanitaires. De plus, des alternatives sans sel de bore existent sur le marché, permettant de se passer de cet adjuvant controversé si nécessaire.

Réglementation et normes en vigueur

Face aux interrogations suscitées par l’utilisation du sel de bore, la réglementation a évolué pour encadrer son emploi dans les isolants en ouate de cellulose. Ainsi, les fabricants doivent respecter des normes strictes quant à la concentration maximale autorisée de cette substance dans leurs produits. En outre, ils sont tenus d’informer les consommateurs sur la présence de sel de bore et les précautions à prendre lors de la manipulation du matériau.

Les autres adjuvants et leur impact

Outre le sel de bore, les autres adjuvants utilisés dans l’ouate de cellulose font également l’objet de questionnements quant à leur innocuité. Les retardateurs de flamme, par exemple, peuvent être source de pollution intérieure et extérieure s’ils se dégradent ou se volatilisent. Cependant, il est important de rappeler que ces composés sont nécessaires pour garantir une résistance au feu satisfaisante et limiter les risques d’incendie liés à l’isolation.

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En ce qui concerne les sels d’ammonium, leur utilisation peut engendrer des émanations d’ammoniac en cas de forte humidité ou de contact avec l’eau. Bien que ces émanations soient généralement faibles et sans danger pour la santé, elles peuvent provoquer une gêne olfactive chez certaines personnes sensibles.

Des alternatives plus sécuritaires ?

Face aux interrogations entourant l’utilisation de l’ouate de cellulose et de ses adjuvants, des alternatives plus sécuritaires ont été développées. Parmi elles, on retrouve notamment :


  • La ouate de cellulose sans sel de bore, qui mise sur d’autres adjuvants moins controversés pour assurer ses propriétés fongicides et insecticides ;
  • Les isolants naturels, comme la laine de mouton ou le chanvre, qui présentent l’avantage d’être exempts d’adjuvants chimiques tout en offrant des performances comparables à celles de l’ouate de cellulose.

Ainsi, même si certaines préoccupations demeurent quant aux dangers potentiels de l’ouate de cellulose et de ses adjuvants, il est possible de se tourner vers des solutions alternatives pour limiter les risques pour la santé et l’environnement. Il convient néanmoins de rester vigilant et bien se renseigner sur les caractéristiques des matériaux choisis afin de garantir une isolation efficace et respectueuse de l’environnement.

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